S.O.S.

Le 1er octobre 2024

L’heure de la réflexion

Listing de l’aluminium nécessaire aux réparations

Dans la cuisine, sous l’évier, tu peux ouvrir un placard pour sortir une casserole. Mais au lieu des casseroles, tu trouveras un trou de la taille d’un ballon de foot.

Le mot « tomber » collé au plafond. Ce qui reste de la foisonnante bibliothèque du Knut

L’intérieur du bateau après trois jours de déblayage/nettoyage intenses… et éprouvants émotionnellement. A peu près tout l’équipement est HS, mais au moins cela ressemble de nouveau un peu à un intérieur de bateau…

Le moteur (électrique) a été sorti du bateau est rincé à l’eau douce. Nous savons que la majeure partie de l’installation hi-tech liée au moteur est à refaire. Mais espérons encore pouvoir sauver le moteur lui-même. Les panneaux solaires, de chez Solbian, ont miraculeusement tous tenu le coup. On voit bien sur cette image que toute la structure, sous la tôle d’aluminium, a été atteinte. Il va falloir tout découper et reconstruire. Mais comme dit notre collègue constructeur et skipper Gaël: C’est que de l’alu!

En orange, les zones à reconstruire entièrement

Finances

Nous autres Suisses n’aimons pas parler d’argent. Pourtant, l’argent sera le nerf de cette reconstruction. Le travail manuel ne nous fait pas peur, MaréMotrice travaille depuis une décennie avec des amis très compétents et motivés quand il s’agit de faire.

Nous sommes actuellement en train d’établir un plan logistique pour cette mission, et nous connaîtrons notre budget seulement une fois ce plan bien établi. Contentons-nous d’estimations pour l’instant.

Ce que nous savons: Grâce à vos dons, nous avons pu sauver le Knut!

En effet, plus de 20’000 CHF ont été récoltés. Le sauvetage nous a coûté environ 12’000 CHF. Avec l’argent restant nous arriverons à payer la location jusqu’à l’été prochain de la friche sur laquelle se repose le Knut

Une première estimation nous mène à penser que nous devons encore trouver la somme de 50’000 CHF pour remettre le bateau à flots, prêt à naviguer à la voile. Somme à laquelle nous devrons ajouter environ 20’000 à 30’000 CHF pour retrouver une motorisation fonctionnelle.

Nous allons créer des évènements et activer nos réseaux pour réunir cette somme. Vos dons sont les bienvenus ! Coordonnées bancaires en bas de cet article. Envie d’impliquer votre entreprise? N’hésitez pas à nous contacter: benjamin@maremotrice.ch

Objectifs

Afin de maintenir l’horizon à portée de main, nous prévoyons de morceler la tâche qui nous attend, nous concentrant pour l’instant sur les deux premiers points.

  • Réunir durant cet automne-hiver-printemps un montant de 50’000 CHF
  • Mener un gros chantier au Groenland, sur le bateau, de la mi-juin à la fin août 2025, afin de le rendre navigable à la voile, nous donnant la possibilité de le rapatrier vers l’Europe si besoin, en naviguant comme des grands.
  • S’occuper ensuite (hiver 25-26) du financement et de la réalisation de l’aspect motorisation du voilier.
  • Se remettre à naviguer- avec vous- dès le printemps 2026 !

A court terme

Organiser une exposition-vente collective des artistes MaréMotrice. Vous êtes plus d’une cinquantaine d’artistes à avoir partagé une aventure à bord du Knut. Ce serait une belle occasion de réunir cette famille nombreuse et de montrer tous ces travaux magnifiques. Nous y travaillons. A suivre…

Merci encore pour votre soutien!


Association MaréMotrice

Clos Derrey 28

1638 Morlon

Suisse

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le 20 septembre 2024

Juste en face de Nuuk, lieu de mon naufrage, il y a une île, une petite et triste île qui sert de cimetière à bateaux. On y apporte les bateaux en fin de vie, et on les dépose là pour l’éternité. Il s’en est fallu d’un cheveu pour que je ne finisse là-bas. Il s’en est fallu d’une route, et c’est tout.

Vendredi 13 septembre, la grue, enfin, s’est pointée. Elle s’est installée là, sur ses quatre pattes, et prudemment, avec délicatesse, elle m’a sorti des cailloux.

La manoeuvre n’a pas été simple. J’étais tout de travers dans les rochers, gité sur tribord, piquant du nez. Et c’est comme ça qu’on a dû me poser sur le plateau du camion: impossible de remettre le bateau à plat, une fois suspendu sous la grue. Evidemment le camion n’est pas habitué à mon genre de gabarit, il a fallu improviser. On chauffe souvent mon intérieur en brûlant des palettes, et c’est également sur des palettes que j’avais passé un hiver à sec au Svalbard il y a des années. Une fois de plus, les fameuses palettes m’ont sauvé la mise.

Mais les palettes ne sont évidemment pas les seules à m’avoir sauvé. Sans vous, sans vos dons qui ont afflué dès l’annonce de la catastrophe, je ne sais pas comment je m’en serais sorti. Sans votre soutien touchant, je me serais senti bien seul dans mon combat, mon capitaine aussi. Sans l’aide, l’hospitalité et le soutien de mes amis Martje et Joshua, le combat n’aurait pas été le même. Un tel naufrage est aussi inattendu que violent émotionnellement. Ce n’est que du matos disent les humains, n’empêche. N’empêche que je ne suis pas passé loin de finir abandonné sur une petite île, en face de Nuuk, qu’on appelle le cimetière à bateaux.

La première étape, la première victoire de mon sauvetage s’arrête là. J’ai été pudique et ne vous ai pas encore montré mes blessures. Elles sont conséquentes, mais absolument réparables. Encore une belle histoire humaine à construire, autour de ce projet. Je vous en parle dans le prochain chapitre. Je vais déjà souffler un peu…

Merci à toutes et à tous !


le 12 septembre 2024

On m’appelle le KNUT. Je suis un vieux loup de mer, j’ai pas mal vu de pays, pas mal traversé d’océans et de tempêtes. 

Mais la tempête de l’autre jour était de trop. Je ne sais pas encore ce qui s’est passé, si mes trois ancres ont dérapé ou si ma chaîne s’est cassée… qu’importe: j’ai fini dans les cailloux. Il n’y avait personne à bord, au moins me reprochera-t-on pas d’avoir perdu un humain, parce que ça ce serait un autre type de souci.

Des soucis j’en ai quand même. Et des douleurs. Une fois dans les cailloux, poussé par la tempête, je n’ai tenu que trois quarts d’heure. C’était d’une violence inouïe. Je suis solide, très solide, mais là, c’était trop. Trop de vent, trop de vagues, et moi, vautré dans des cailloux trop agressifs. 

Pour la première fois de ma carrière, j’ai baissé les armes. Et laissé l’eau m’envahir. Jusqu’au plafond. On a beau être fort, on a tous nos limites.

A marée basse je me vide, à marée haute je me remplis. Routine infernale. Mais je n’abdique pas. Dans mon malheur il y a une énorme chance: Il n’y a quasiment pas de routes au Groenland, mais j’ai terminé ma course au bord d’une route. Cela va permettre l’organisation des secours. Si on me remet à l’eau, je coule instantanément, et ma carrière se terminera là. Il n’y a qu’une grosse grue qui puisse me sortir de cet enfer.

J’ai pas mal navigué ces dix dernières années, passablement fait rêver, je l’espère. Ma carrière ne peut pas s’arrêter là, j’ai encore des océans à traverser, des rêves à transporter. Mais l’ampleur de la tâche qui m’attend est énorme. Je dois continuer à croire en moi, en vous. Me reconstruire entièrement. Pas à pas, étape par étape. On va y arriver.

Mais j’ai besoin d’aide, seul je n’y arriverai pas. La plus grosse grue du Groenland doit venir me sortir de mon élément. Elle va me poser sur une énorme remorque. La remorque doit me déplacer quelques centaines de mètres, sur un terrain qui sera mon lit d’hôpital pour cet hiver. Voilà mon premier objectif. 

Ensuite viendront les réparations, un autre chapitre.

Les humains, le matériel, les grues, les camions, fonctionnent avec une chose étrange nommée argent, et mes propriétaires évidemment n’en ont pas. C’est même le principal frein à mon sauvetage. Si vous pouvez nous aider, nous vous en serons éternellement reconnaissants.

Je continuerai ici de vous raconter mon rétablissement, pas à pas. On va y arriver.

Merci et à bientôt.

Knut et famille


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le 12 septembre 2024